Les maisons closes en France : une histoire de tolérance et régulation
Dans l’histoire de la France, les maisons closes ont souvent été un sujet de controverse et de débat entre parlementaires, citoyens et députés. Abordant des questions de moralité, de santé publique et de droits des femmes, cette problématique continue d’alimenter le débat public. Dans cet article, nous allons explorer l’évolution du statut juridique des maisons closes en France, ainsi que les arguments avancés par les différents partis pour soutenir leur position.
L’apparition des maisons closes en France
Les maisons closes, ou « bordels », sont apparues en France au Moyen-Âge, bien qu’il soit difficile de déterminer avec précision à quelle période elles ont commencé à se développer. Ce type d’établissement offrait aux hommes la possibilité de satisfaire leurs désirs sexuels en échange d’une somme d’argent versée à une prostituée. Les maisons closes étaient généralement tenues par des femmes appelées « maquerelles » ou « madames », qui géraient les lieux et les employées.
La régulation des maisons closes sous Napoléon
Au début du 19ème siècle, sous le régime napoléonien, les maisons closes sont soumises à une régulation stricte pour tenter de lutter contre les maladies vénériennes et garantir la sécurité des prostituées. Ainsi, chaque maison close doit être enregistrée auprès des autorités locales, et les prostituées doivent être régulièrement examinées par des médecins pour vérifier leur état de santé. Les maisons closes deviennent alors des lieux d’encadrement de la prostitution, où l’on tente d’éduquer les femmes sur leurs droits et leurs devoirs.
La tolérance vis-à-vis des maisons closes
Cette période est également marquée par une certaine tolérance vis-à-vis de ces établissements. De nombreux auteurs et artistes fréquentent les maisons closes, qui deviennent un lieu d’inspiration pour certains d’entre eux. Le célèbre peintre Henri de Toulouse-Lautrec, par exemple, a souvent représenté des scènes de maisons closes dans ses œuvres. Cette tolérance s’explique en partie par le fait que les maisons closes sont perçues comme un moyen de canaliser et de contrôler la prostitution, considérée comme un « mal nécessaire ».
La fermeture des maisons closes en 1946
Après la Seconde Guerre mondiale, le statut des maisons closes change radicalement. En 1946, la loi Marthe Richard, du nom de son instigatrice, est adoptée. Elle entraîne la fermeture de toutes les maisons closes en France, soit environ 1 400 établissements à cette époque. Cette décision est motivée par plusieurs raisons, notamment la volonté de protéger les femmes exploitées dans ces lieux et de lutter contre les réseaux de proxénétisme. La loi interdit également la tenue de registres des prostituées, mettant ainsi fin à leur encadrement médical et administratif.
Les conséquences de la fermeture des maisons closes
Si cette mesure a été saluée par certains comme une avancée pour les droits des femmes et la dignité humaine, elle a également engendré un certain nombre de problèmes. La prostitution n’a pas disparu avec la fermeture des maisons closes, mais s’est au contraire dispersée dans l’espace public, rendant plus difficile le contrôle et la protection des personnes concernées. De plus, l’absence d’encadrement médical a augmenté le risque de propagation des maladies sexuellement transmissibles.
Le débat actuel sur la réouverture des maisons closes
Aujourd’hui, le sujet des maisons closes est toujours d’actualité en France. Certains plaident pour leur réouverture, arguant qu’elles permettraient de mieux encadrer la prostitution et de garantir la sécurité et la santé des prostituées. Ils soulignent que la régulation des maisons closes pourrait contribuer à la lutte contre les réseaux de traite des êtres humains et de proxénétisme.
Les arguments des opposants à la réouverture des maisons closes
D’un autre côté, les détracteurs de cette idée estiment que la réouverture des maisons closes ne résoudrait pas les problèmes liés à la prostitution, et pourrait même les aggraver. Ils considèrent que ces établissements sont synonymes d’exploitation et de violences faites aux femmes, et qu’ils contribuent à perpétuer l’idée que le corps des femmes peut être acheté et vendu. Pour eux, la solution réside plutôt dans la mise en place de mesures d’accompagnement social pour aider les personnes prostituées à sortir de cette situation.
Ainsi, le débat sur les maisons closes en France est loin d’être clos. Les arguments avancés par les différents acteurs du débat sont nombreux et variés, témoignant de la complexité de cette question de société. Il appartient désormais aux législateurs et au gouvernement de prendre les décisions nécessaires pour garantir la protection et la dignité des personnes concernées, tout en cherchant à lutter contre les fléaux du proxénétisme et de la traite des êtres humains.